L'alcoolisme dans la littérature.

 

GANDHI L'INSURGE Jean-Marie MULLER
LE PETIT PRINCE Antoine de SAINT-EXUPÉRY
L'ASSOMMOIR Émile ZOLA
LA BIBLE
PARADIS ARTIFICIELS Charles BAUDELAIRE
Les Dossiers du Canard Le canard enchaîné
Mon beau flacon

 


" La fabrication du sel et le boycott du tissu étranger et de l’alcool ne sont pas destinés à exprimer la résistance de la nation à la mauvaise administration du pays, mais à atteindre définitivement trois objectifs. Aucune bonne volonté dans les relations entre la Grande Bretagne et l’Inde ne permettra au peuple indien d’accepter le fléau de l’alcool, le fléau du tissu étranger et l’interdiction de fabriquer du sel. " 

GANDHI L’INSURGE
Jean-Marie MULLER

" Le district de Surat et le canton de Jalapur sont connus pour leur habitude de boire. Maintenant que le vent de la purification personnelle souffle ici, ce ne devrait pas être une tâche difficile d’extirper entièrement le mal de la boisson. Il y a du péché dans chaque feuille de palmier. Sa seule valeur se trouve dans les ruines quelles nous apportent. Cette plante est pour nous comme du poison. " 

" L’alcool et les drogues sapent la santé de ceux qui ont pris l’habitude de les consommer. Les tissus étrangers sapent les fondations économiques de la nation et suppriment des millions d’emplois. Dans les deux cas la détresse s’installe au foyer et en conséquence la femme. Seules les femmes qui ont un mari alcoolique savent quel ravage le démon de la boisson fait dans les foyers qui étaient tranquille est paisibles. Des millions de femmes dans nos hameaux savent ce que le chômage veut dire. " 

 

 

 


    La planète suivante était habitée par un buveur. Cette visite fut très courte, mais elle plongea le petit prince dans une grande mélancolie :
- Que fais-tu là ? dit-il au buveur, qu’il trouva installé en silence devant une collection de bouteilles vides et une collection de bouteilles pleines.
Je bois, répondit le buveur, d’un air lugubre.
Pourquoi bois-tu ? lui demanda le petit prince.

  • Pour oublier, répondit le buveur.
  • Pour oublier quoi ? s’enquit le petit prince qui déjà le plaignait.
  • Pour oublier que j’ai honte, avoua le buveur en baissant la tête.
  • Honte de quoi ? s’informa le petit prince qui désirait le secourir.
  • Honte de boire ! acheva le buveur qui s’enferma définitivement dans le silence.

Et le petit prince s’en fut, perplexe.
Les grandes personnes sont décidément très très bizarres, se disait-il en lui-même durant le voyage.

Bientôt l'illustration du petit prince.

" On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. "

Antoine de Saint-Exupéry


L’assommoir Émile ZOLA

" A cette époque, elle aurait encore vécu très heureuse sans Coupeau, qui tournait mal. Un jour revenant de la forge, elle crut voir Coupeau dans l’Assommoir du père Colombe, en train de se payer des tournés de vitriol avec Mes-Bottes, Bibi-la-Grillade et Bec-Salé dit boit-sans-soif. Elle passa vite pour ne pas avoir l’air de les moucharder. Mais elle se retourna, c’était bien Coupeau qui se jetait son petit verre de schnick dans le gosier, d’un geste familier déjà. Il mentait donc, il en était donc à l’eau-de-vie maintenant ! Elle rentra désespérée, toute son épouvante de l’eau-de-vie la reprenait. Le vin, elle le pardonnait, parce que le vin nourrit l’ouvrier ; les alcools au contraire, étaient des saletés, des poisons qui ôtaient à l’ouvrier le goût du pain. Ah ! Le gouvernement aurait bien dû empêcher la fabrication de ces cochonneries ! "

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" Aussi, depuis l’entrée du chapelier dans le ménage, le zingueur, qui fainéantait déjà pas mal, en était arrivé à ne plus toucher un outil. Quand il se laissait encore embauché, las de traîner ses savates, le camarade le relançait au chantier, le blaguait à mort en le trouvant pendu au bout de sa corde à nœuds comme un jambon fumé, et il lui criait de descendre prendre un canon. C’était réglé, le zingueur lâchait l’ouvrage et commençait une bordée qui durait des jours et des semaines. Oh, par exemple des bordées fameuses, une revue générale de tous les mastroquets du quartier, la soûlerie du matin cuvée à midi et repincé le soir, les tournées de casse poitrine se succédant, se perdant dans la nuit, pareilles aux lampions d’une fête, jusqu'à ce que la dernière chandelle s’éteignît avec le dernier verre ! Le zingueur ne pouvait plus boire sans se mettre dans un état ignoble. "

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" Gervaise, qui cherchait des allumettes, marchait dans du mouillé. Lorsqu’elle fut parvenue à allumer une bougie, ils eurent devant eux un joli spectacle. Coupeau avait rendu tripes et boyaux ; il y en avait plein la chambre ; le lit en était emplâtre, le lit également, et jusqu’à la commode qui se trouvait éclaboussée. Avec ça, Coupeau tombé du lit ou le sergent devait l’avoir jeté, ronflait là-dedans, au milieu de son ordure. Il y était vautré comme un porc, une joue barbouillée, soufflant son haleine empestée par sa bouche ouverte, balayant ses cheveux déjà gris la marre élargie autour de la tête. " Coupeau est hospitalisé pour une fluxion de poitrine.

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" Le lendemain, lorsque Gervaise se présenta pour avoir des nouvelles, elle trouva le lit vide. Une sœur lui expliqua qu’on avait dû transporter son mari à l’asile Sainte-Anne, parce que la veille il avait battu la campagne. Oh ! Un déménagement complet, des idées de se casser la tête contre les murs. Des hurlements qui empêchait les autres malades de dormir. Ca venait de la boisson, paraissait-il. La boisson qui couvait dans son corps, avait profiter pour attaquer et lui tordre les nerfs, de l’instant où la fluxion de poitrine le tenait sans force sur le dos. "

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" Brusquement il allongea le bras et parut écraser une bête contre le mur.

  • Qu’est-ce donc ? demanda Gervaise effrayée.
  • Les rats, les rats murmura-t-il.
  • Nom de Dieu ils me trouent la pelure ! … Oh ! Les sales bêtes ! … Tiens bon ! Serre tes jupes ! Méfie-toi du salopiau, derrière toi ! .. Sacré tonnerre, la voilà culbuté, et ces mufes qui rigolent ! …Tas de mufes ! Tas de fripouilles ! Tas de brigands !

Ils lançaient des claques dans le vide, tirait sur la couverture, la roulait en tampon sur sa poitrine, comme pour la protéger des violences des hommes barbus qu’il voyait. Alors le gardien étant apparu, Gervaise se retira, toute glacée. "

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" Maintenant c’était réglé. Il ne dessoûlait pas de six mois, puis il tombait et entrait à Sainte-Anne ; une partie de campagne pour lui. Les Lorilleux disaient que M ; le duc de Tord’Boyaux se rendait dans ses propriétés ? Au bout de quelques semaine, il sortait de l’asile, réparé, recloué, et recommençait à se démolir, jusqu’au jour où, de nouveau sur le flanc, il avait encore besoin d’un raccommodage. En trois an, il entra ainsi sept fois à Sainte-Anne. Le quartier racontait qu’on lui gardait sa cellule. Mais le vilain de l’histoire était que cet entêté soûlard se cassait davantage chaque fois, si bien que, de rechute en rechute, on pouvait prévoir la cabriole finale, le dernier craquement de ce tonneau malade dont les cercles pétaient les uns après les autres. "

L’assommoir Émile ZOLA


Dans la bible ont y trouve ce proverbe :

Procure des boissons fortes à qui va périr
Du vin au cœur rempli d’amertume
Qu’il boive ! Qu’il oublie sa misère !
Qu’il ne se souvienne plus de sa peine !

(Proverbes 31,6-7)


" Quiconque a eu un remord à apaiser, un souvenir à évoquer, une douleur à noyer, un château en Espagne à bâtir, tous enfin vous ont invoqué, un dieu mystérieux caché dans les fibres de la vigne. Qu’ils sont grands les spectacles du vin illuminés par le soleil intérieur ! Qu’elle est vraie et brûlante cette seconde jeunesse que l’homme puise en lui ! "

Paradis artificiels Charles BEAUDELAIRE


Extrait des dossiers du canard "L'archipel du goulot"

 Mais ma mère était une pure fille de Limehouse, pétrie dans l'alcool comme un pudding fade. Elle rêvait tout haut, quand elle était ivre, et disait des mots obscènes d'une petite voix plaintive.
Pierre Mac Orlan
(Sous la lumière froide)

- Un petit pour moi, Johnny, dis-je, lorsque les autres eurent commandé leurs gobelets. Je prononçai ces paroles en buveur consommé, négligemment, comme au hasard d'une idée soudaine. Je suis persuadé à présent que John Heinhold, de tous les individus réunis la, fut le seul à deviner que j'étais un novice au comptoir.
J'entendis l'Araignée demander confidentiellement a Johnny :
- Où a-t-il pris cette cuite ?
- Oh! il a siroté ici tout l'après-midi, avec Nelson, répondit Johnny.
Je feignis de ne pas avoir entendu ces paroles, mais quelle fierté j'éprouvais! Eh bien, oui! Même le patron ajoutait à ma réputation d'homme. Il a siroté ici tout 1'aprês-midi, avec Nelson. Mots magiques! L'alcoolade donnée par un bistrot avec le verre en main!
Jack London
(Le cabaret de la dernière chance.)

 

Je préparais deux verres et un siphon.
- Une cuite, Jake. Une de ces cuites!
- C'est étrange. Tu fierais mieux de boire un coup, tiens. BilI se frotta le front.
- C'est très curieux, dit-il. Peux pas me rappeler comment c'est arrivé. C'est arrivé comme ça, tout d 'un coup.
- Ça a duré longtemps?
- Quatre jours, Jake. Ça a duré quatre jours.
- Ou as-tu été?
- Rappelle pas. Je t'ai écrit une carte, ça, je me le rappelle parfaitement. Tu n'as rien fait d'autre? J'suis pas sur. C'est possible.
- Allons, raconte-moi.
- Peux pas me rappeler. J't'ai dit tout ce que je me rappelais.
- Allons, bois un coup et rappelle-toi.
Ernest Hemingway
(Le soleil se lève aussi)

" Mescal ", fit le Consul. La grande salle du Farolito était déserte. Dans le fond du comptoir un miroir ou se reflétait la place, qu'on apercevait par la porte ouverte, lui renvoya muettement la menace familière de ses yeux fiévreux.
Malcolm Lowry
(Au-dessous du volcan)

Cela me frappa tout à fait inopinément, quasiment du jour au lendemain : je ne pouvais plus boire. C'était comme Si mon corps s'était révolté pour protester, en même temps que mon esprit, et avait conspiré pour rejeter ce bain quotidien de mon âme après lui avoir Si longtemps fait fête, qui sait, avoir peut-être même fini par en éprouver le besoin.
William Styron
(face aux ténèbres)

- Alcoolique ? Je suis alcoolique, moi ? C'est à Beaujol que tu dis ça, Gaston ? Ça alors! Alcoolique.
- T'en as tous les symptômes. Y'a ta photo dans Le Larousse médical.
René Fallet
(Le beaujoLais nouveau est arrivé)

Il est pas adversaire, vous vous doutez bien, d'une petite halte au bord d'un zinc. Il a du chnouper pas mal. Il en est déjà, lui, au quoi... au rouge ?... côtes-du-rhône ! Voila... un petit coup... il s'humecte la dalle... au fond su luette... gentille ah, luette ! je t'aspergerai le bec!... second côtes-du-rhône et j'ai pus encore trempé les lèvres dans mon crème.
Alphonse Boudard
(L'éducation d'Alphonse)

Si d'un mort qui pourri repose
Nature engendre quelque chose,
Et Si la génération
Est faite de corruption
Une vigne prendra naissance
De l'estomac et de la pance
Du bon Rabelais, qui boivoit
Toujours cependant qu'il vivoit,
Car d'un seul trait su grande gueule
Eust plus beu de vin toute seule,
L'épuisant du nez en deux cous,
Qu'un porc ne hume de lait doux,
Qu'Iris de fleuves, ne qu 'encore
De vagues le rivage more.

 

Ronsard
(L'épitaphe de François Rabelais)

Au bout du sixième bistrot, je commençais à avoir sérieusement chaud aux oreilles. Mais le pastis, c'est un entraînement. Quand les six premiers sont passés, le reste vient tout seul.
André Héléna
(La folle passion de Roberet Sterne)

Avec l'assurance de l'homme qui sait qu'il a de l'argent en poche, il commanda un Pernod et il le but avec l'assurance de l'homme qui en a déjà beaucoup bu dans su vie. il en reprit un deuxième, puis un troisième, et plus il buvait, moins il rajoutait d'eau. Et quand arriva le quatrième, il ne se souvenait plus s'il en avait bu deux, ou six. Pas plus d'ailleurs que de la raison pour laquelle il avait atterri dans ce café et dans ce quartier.
Joseph Roth
La légende du saint buveur

Maman, dis je après un instant, depuis combien de temps papa est-il comme ça ?
- Comme quoi ? Elle lève vers moi des yeux exagérément ouverts.
- Tu sais très bien. Comme un cadavre.
- Oh, ça! Depuis des années.
- Je suis sérieux, maman. il marmonne des absurdités sans queue ni tête, il a l'air à moitié mort et...

- Martin, coupe t'elle, ton père est ivre. Tu sais très bien qu'il n'a jamais supporté l'alcool. Elle pose les ciseaux prend une large gorgée de son verre comme pour montrer à quel point elle le supporte bien...
Dennis Mac Farland
Music room

 Comme de toutes les choses, il y a un secret du vin ; mais c'est un secret qu'il ne garde pas. On peut le lui faire dire : il suffit de l'aimer, de le boire, de le placer à l'intérieur de soi-même. Alors il parle. En toute confiance, il parle. Tandis que l'eau garde mieux son secret ; du moins est-il beaucoup plus difficile a saisir.
Francis Ponge
(Pièces)

 

Sers à boire, dit Quentin. Vous allez voir, maintenant, ce que donne le même vin en 1945, sans doute la meilleure de ces quarante dernières années... Et comme de juste, celle où j'ai cessé de boire. (...)
Ouentin faisait un signe a Suzanne, celle-ci tendait une main tiède vers la bouteille. Fouquet regardait Quentin, celui-ci retournait avec ostentation son verre sur la nappe, le pied en l'air, et la tête chercheuse de la bouteille s'en écartait comme dégoûtées, pour revenir plonger dans son verre a lui, par un miracle de la cybernétique.
Antoine Blondin
(Un singe en hiver)

Voila Félicien qui se met a sucrer les fraises a pas trente ans d'âge, et son père, donc, l'Achille Guérillot, un buveur aussi, ah! oui, un buveur. Enfin quoi, vous l'avez connu. Hein! dites voir, l'Achille Guérillot, il ne suçait pas des pralines.
Marcel Aymé
(Ie vin de Paris)

- Tu n'as encore rien bu ? demanda Roberte.
- J'en boirai deux avant de partir.
- Descends la bouteille parce que moi j'en boirai encore deux.
- Est-ce que je remplis la gourde ? demanda Roberte.
- Non, répondit Milan. Si nous buvons toute la matinée, nous serons ivres a midi et nous dormirons jusqu 'au soir. Je ne veux pas passer ma vie à dormir.
Roger Vailland
(Les mauvais coups)

 

Il baissa les yeux pour la regarder. Elle vit qu'ils étaient injectes et qu'ils roulaient de droite a gauche sans qu'il put les contrôler (...). Depuis des années, elle avait vu des hommes dans tous les degrés de l'ivresse, depuis ses oncles jusqu 'à des chauffeurs de voiture, et elle les avait vus avec amusement ou dégoût, mais ce soir, pour la première fois, elle était envahie par un nouveau sentiment: une horreur indescriptible.
Scott Fitzgerald
(Un diamant gros comme le Ritz)

 Et tout en regardant sa propre main tenir au dessus du verre la bouteille vide, elle évoquait le corps de Red, et demeurait la, assise, plongée dans une défaillance ou se mêlaient comme dés flots les affres de la tristesse et le paroxysme du désir érotique. " Tu as tout bu, dit Popeye. Lève-toi maintenant et danse pour faire passer Ça. "
Faulkner
(Sanctuaire)

Je consens qu 'on me précipite dans la mer, pourvu qu 'auparavant on me laisse m 'enivrer a mon aise. Le vin nous remplit d'une voluptueuse ivresse, nous invite a la danse et nous fait oublier nos maux.
Euripide

 Buvons, le jour n'est si long que le doigt,
Je perds. ami mes soucis quand je bois.
Ronsard

Bouteille pleine toute de misères d'une oreille je t'escoute.
Montaigne

 Un pupitre pour mes écrits avec quelques flacons remplis de ce jus divin de septembre.
Voltaire

Ta liqueur rose ô joli vin
Semble faite de sang divin
Gérard de Nerval

 Une méchanceté hyper diabolique, suturée de gin, pénétra chaque fibre de mon être.
Edgar Poe

 Il faut être toujours ivre (...)
Il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi ?
De vin de poésie ou de vertu,
à votre guise.
Mais enivrez-vous.
Le vin est semblable à l'homme :
on ne saura jamais jusqu'à quel point
on peut l 'estimer et le mépriser,
l'aimer et le haïr. (...)
Tous les jours il répète ses bienfaits.
C'est sans doute ce qui explique l'acharnement
de moralistes contre lui.
Baudelaire

Mon verre est plein d'un vin trembleur comme une flamme
Apollinaire

Du vin, nous faut du vin.
je veux que mon haleine suffise
pour saouler ceux qui n 'auront pas bu.
Jean Richepin

 Le christianisme et l'alcool, les deux plus grands agents de corruption.
Nietzsche

Du vin ! Du vin, en torrent!
Qu'il bondisse dans mes veines!
Qu'il bouillonne dans ma tête!
Des coupes... Ne parle plus !
Tout n'est que mensonge.
Des coupes... Vite!
J'ai déjà vieilli...

Omar Khayyam
(Robayat)

Quelque fois dis-je, je ne peux pas m'arrêter de boire du vin certains jours.
- je sais. dit-elle. Mais on va être saouls.
- C'est ce qu 'il faut, dis-je.
Marguerite Duras
(Le marin de Gib

 Mon beau Flacon

Que mon
flacon
me semble bon
sans lui
l’ennui
me suit
me suit
je sens
mes sens
mourants
pesants
Quand je le tiens
Dieux ! que je suis bien !
Que son aspect est agréable !
Que je fais cas de ses divins présents !
C’est de son sein fécond, c’est de ses heureux flancs
Que coule ce nectar si doux, si délectable
Qui rend tous les esprits, tous les cœurs satisfaits.
Cher objet de mes vœux, tu fais toute ma gloire ;
tant que mon cœur vivra, de tes charmants bienfaits
il saura conserver la fidèle mémoire.

Ma muse à te louer se consacre à jamais.
Tantôt dans un caveau, tantôt sous une treille,
Ma lyre, de ma voix accompagnant le son,
répétera cent fois cette aimable chanson :
Règne sans fin ma charmante bouteille ;
règne sans cesse, mon cher flacon.

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« Le scarabée, beau comme le tremblement des mains dans l’alcoolisme, disparaissait à l’horizon. » (Les Chants de Maldoror - Chant V)

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« Ça me rappelle 14, avant l'attaque, à l'arme blanche, du bois d'Armont, en Alsace. »
« C'était un jour un peu comme aujourd'hui. Tu aurais pu couper la " nèble " (le brouillard) au couteau. Depuis la veille, on avait reçu double ration de vin au bromure et aussi double ration de gnôle. On savait ce que cela voulait dire on nous droguait avant de nous lancer à l'attaque.

Le clos du Roy  Marcel Scipion   

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Page modifié le mercredi 15 décembre 2010