Lorsque je traversais la mer des caraïbes
Sur un trois mâts pourri qui ne craignait plus rien,
Jai vu sortir de leau des images terribles,
Anges tout ruisselants aux mâchoires de chien.Je hurlais à la mort en passant les
tropiques.
Face à la Croix du Sud se reflétant sur leau
Le coq allait pêcher des poissons électriques
Est les autres braillaient des refrains archi-faux.
Nous allions visiter le cerveau des baleines
Et nous en revenions avec des yeux tout ronds.
La tête endimanchées de rengaines foraines
Nous revenions à bord à grand coup davirons.
Le tafia quon buvait ne valait pas tripette,
Mais pour se consoler on en buvait beaucoup
Pour se remplir de feu la carcasse et la tête,
Et les enfers s'ouvraient après un dernier coup.
Lenfer était pour nous ce jardin des Sargasses
Ou le jour et la nuit trissaient à linfini,
Piégeant avec douceur la quille des barcasses,
Nallez pas y chercher les mirages promis,
Le mirage naissait du cerveau des baleines
Qui sen vont les chercher au fond des océans...
Ainsi jai découvert la vie calme et sereine
En allant visiter le cerveau des géants. |