ALCOOL

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Richard Bohringer

Faut bien l'alcool
Faut bien qu'j'te quitte
j'suis trop vieux pour tes jeux
Qu'est-ce que tu veux on s'est trop aimé,
Trop haï, ce que tu m'as donné
Tu ne me l'avais que prêté
J'ai été invincible, tonitruant
Défenseur de la pureté des dames
Tu me dira, ça t'arrangeait bien
Tu pouvais me garder plus longtemps
Jusqu'au petit matin souvent
A vingt ans on veut mourir
Et à presque quarante, on, veut rester

Tu trouvera bien un fou avec mes yeux qui t'aimeras
Un désemparé que tu pourras chérir
Quelques témoins du temps passé
Ce souviendront bien du jeune homme trébuchant
Et de notre histoire d'amour
Je ne t'ai jamais vu par ennui
Je t'ai toujours vu par passion
Pour être d'un bond tout méchant ou tout bon

Vingt ans de vie commune
Au coucher, au réveil
Des coups derrière la tête,
Et puis tout ces animaux bizarre
Que tu élève chez toi
Ces singes grimaçant,
Ces perroquet dont le bec dégoulinent
De cervelles humaines, tout ces serpents
Monstrueux d'effroi et au corps
Affreusement glacé

Tant que je ne parlais qu'aux oiseaux multicolores
Aux filles nues et belles
Tant que je buvais qu'entre leur seins
je ne dit pas,
C'est vrai que grâce à toi
J'ai eu des femmes que je ne méritait pas
C'est vrai que je connaît tout les bars de la ville
Et d'autres encore
C'est vrai, que j'ai parlé à Dieu
Et qu'on ne s'entend pas du tout
Même, tout est vrai, je ne renie rien

Mais la prise est débranchée
Impossible de souffler dans l'harmonica
Je ne veux plus coucher avec toi
Au pris de ma vie
Je ne veux plus, que tu sois princesse
Tu n'est qu'une sorcière aux seins gris
Ton ventre si blanc, dans le temps
N'est plus qu'un marais infâme
Ou les crabes et les crapauds s'entretuent
Je ne veux plus que les ressorts de mon crânes
S'éparpillent au hasard des bars
Et que le clown, éblouit par la foule
Salut l'?????? flétrit
Ah la belle fleur vénéneuse qui complote avec la folie
Qui complote trop
J'aime les femmes dont les yeux s'étonnent
que les oiseaux s'envolent
Rend moi mes ailes, ma véritable destiné
Rend moi mon sexe, mon amarre terrestre
Qu'est-ce que ça peut te faire que j'aille voir d'autres gonzesse
Je t'ai aimé, juré, immobile au coin du bar
Les yeux perdu dans le Mississipi
A midi plaqué, ou l'ombre même s'ennui
Je t'ai aimé, juré

Y'a vingt ans déjà,
La ??? au village ensorcelant m'a pris dans ses bras
Je me suis laissé porter jusqu'à l'inox,
Sous les néons caressants
Par des infirmiers trébuchants
A la perverse tendresse
Nous avons joué tous les rôles toi et moi
L'homme brisé, l'homme réussit
Le héros impuissant, l'ivrogne d'azur
L'homme de talent,
Celui qui on ne la fait pas.

Celui à qui on fait tout
J'ai vécu dans la débauche, des sentiments

Faut bien l'alcool,
Faut bien que je te quitte,
Il est encore temps
Pour le jeter sur le papier
Alors faut remonter le temps
Et retrouver la véritable couleur du moment
Ou le cœur à souffert et aimé
Et retrouver toute l'ardeur est restituer

Et pis je veux que ceux que j'aime
Que ceux qui m'aime,
Cesse d'avoir du chagrin

Faut bien ,
Faut bien que je te quitte, alcool

 

21/02/2013